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Voici l'une des pires catastrophes qu'ait connue la Côte d'Azur...

Cet événement catastrophique est indirectement imputable aux conditions météorologiques.  Suite à des précipitations exceptionnelles, le barrage de Malpasset, situé dans l’arrière-pays de Fréjus, cède dans la nuit du 1er au 2 décembre 1959.  De vastes zones géographiques ont ainsi été anéanties. 

 

 

Après plusieurs jours de pluies diluviennes… 

Le 2 décembre 1959, la vallée du Reyran, près de Fréjus, s’enfonçait dans une nuit détrempée. Depuis plusieurs jours, des pluies diluviennes — 128 mm en 24 heures à Fréjus — avaient gonflé les rivières et saturé les sols. Au cœur de ce relief tourmenté se dressait le barrage de Malpasset, édifice de béton de soixante-six mètres de haut, symbole récent du progrès technique. Mis en service cinq ans plus tôt, il devait assurer l’approvisionnement en eau de la région et soutenir son agriculture.

Ce soir-là, le gardien André Ferro procéde à une ultime inspection. L’inquiétude le gagne : le réservoir flirte avec sa cote maximale et la vanne de vidange, bloquée, ne permet plus de soulager la pression. En observant la rive gauche, il distingue une fissure au point d’appui du barrage sur la roche. Il alerte aussitôt son supérieur à Fréjus, mais les pluies, la nuit et les routes coupées rendent toute intervention quasi impossible. Résigné, il regagne son domicile.

 

21h13 : la goutte d'eau de trop, et le barrage cède ! 

À 21 h 13, une sourde détonation brise le silence de la vallée. Le barrage vient de céder. Plus de 50 millions de mètres cubes d’eau s’engouffrent dans le Reyran, formant une vague de près de 60 mètres de haut !! Propulsée à plus de 70 km/h, elle arrache arbres, rochers, ponts et habitations. En quelques minutes, le hameau de Malpasset est balayé, réduit à un paysage de ruines.

La masse d’eau poursuit sa course vers Fréjus, dix kilomètres en aval. À 21 h 30, elle déferle sur la ville endormie. Les habitants, surpris dans leur sommeil, n’ont poiur la plupart aucune chance de fuir. Routes submergées, voitures retournées, maisons déracinées : un chaos mêlé de sirènes, de hurlements et de fracas emplit la nuit.

 

Laissant un spectacle de désolation... Et un bilan effroyable !! 

À l’aube, la vallée offre un spectacle de désolation. Boue, débris et silence pesant dominent un paysage bouleversé. Des familles entières disparues. 

La station météo de Fréjus était située en bout de course de cette vague monstrueuse qui a déferlé et tout emporté sur son passage…

 

Photos réalisées avant la catastrophe (en haut), et après (en bas)... 

 

 

Photo prise en limite de la zone totalement rasée par le passage de la puissante vague qui a déferlé depuis le barrage, quelques kilomètres plus haut

 

 

Un deuil national et une catastrophe sans précédent sur la région

 

Le bilan officiel fera état de 423 morts, tandis que des dizaines de personnes furent longtemps portées disparues. Pendant des semaines, les secours venus de tout le pays fouillent sans relâche les amas de décombres à la recherche de survivants puis de corps.

 

Couverture du journal le Dauphiné Libéré, le 4 décembre 1959, au surlendemain, de la catastrophe de Fréjus

 

 

Les secours dans la ville de Fréjus - quelques jours après cette effroyable catastrophe

 

 

Un barrage mal conçu 

 

Les enquêtes révéleront que la géologie du site avait été mal appréciée : une faille dans la roche avait fragilisé l’ancrage du barrage, et la pression exercée par les pluies exceptionnelles avait achevé de le déstabiliser. L’absence d’un évacuateur de crue adéquat et une vanne de décharge sous-dimensionnée, ouverte trop tard, avaient empêché d’évacuer suffisamment d’eau pour éviter la catastrophe. André Coyne, l’ingénieur concepteur du barrage, restera profondément marqué par ce drame.

Aujourd’hui, les vestiges de Malpasset demeurent dans la vallée, figés comme un avertissement. À Fréjus, un mémorial honore les victimes et rappelle cette nuit où la montagne s’est déchaînée, afin que cette tragédie, la plus meurtrière depuis les inondations de 1875 sur la Garonne, ne sombre jamais dans l’oubli.

 

Photo du barrage de Malpasset de nos jours - rester intact comme un vestige, en souvenir de la catastrophe

 

 

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Auteur : Guillaume Séchet

Photo de Guillaume SECHETHistoire du site Météo Grenoble